Lorsque le trésorier de la maison décéda, ses enfants vinrent rendre le dépôt que leur père gardait pour Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et il s’agissait d’une somme considérable en or. Il refusa de le reprendre et le leur offrit dans sa totalité en disant : « Votre père, qu’Allah lui fasse miséricorde, est resté des années avec nous. Gardez cet argent pour vous, ce n’est rien ». Il considérait l’ensemble de ses biens comme un dépôt d’Allah dont il était responsable et il disait (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « L’argent est la propriété exclusive d’Allah !
Je ne suis que Son simple trésorier, astreint à la gérance de Ses biens et qui en a la lieutenance. » Il incitait ses disciples à la générosité en leur disant : « Parmi les meilleures œuvres surérogatoires du serviteur se trouve l’aumône quotidienne même si elle est minime. » Il avait l’habitude d’être extrêmement discret et la plupart du temps il ne voulait pas que les bénéficiaires sachent qu’il était l’auteur du don. Souvent, il mandatait quelqu’un pour aller le remettre en lui ordonnant de ne rien dire à ce sujet. Cette attitude était une préservation pour celui qui était dans le besoin et une volonté d’élever son aspiration.
Ainsi, ce dernier remerciera son Seigneur et ne s’attachera pas à celui par lequel Allah lui avait fait parvenir ce bien.
Parmi ses compagnons, il n’en est pas un seul qui, à un moment ou à un autre, n’a pas bénéficié de ses dons, faveurs et bienfaits. Seïdina Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) veillait constamment à purifier leur intention dans chaque acte, chaque parole, chaque élan du cœur. Une fois Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit au sein d’une assemblée : « Celui qui m’aime pour Allah le Très Haut et son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), qu’il m’aime ainsi.
Quant à celui qui m’aime pour des biens intéressés alors, par Allah en dehors de qui il n’y a point d’autre divinité que Lui, je ne possède rien de plus qu’un homme ordinaire, et rien d’autre ». Ensuite, Sidi Mohamed el Ghali (qu’Allah l’agrée) profita du moment où Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) fut distrait pour lui embrasser le pied tout en disant : « Qu’il soit le bienvenu cet homme ordinaire par qui ses compagnons ont dépassé les plus grands Pôles. » Il lui répondit : « C’est vrai, mais qu’est ce que c’est pour Allah le Très Haut ? »
Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) prenait la Sunna pour juge, pour lui ainsi que pour sa famille. Il fit en sorte qu’elle soit sa référence dans chacun de ses actes et états. Il disait (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Tout le bien est dans le suivi de la Sunna et tout le mal est dans sa transgression. ».
Dans sa demeure il ne commettait aucun acte allant à l’encontre de la sunna. Il sevra sa famille de toutes les coutumes et innovations qui étaient courantes à son époque. De même, lorsqu’il constatait une infraction dans un acte de bienséance décrété par la Loi, il en informait la personne concernée ou la réprimandait si celle-ci le faisait sciemment en lui disant (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Est-ce cela que nous enseigne la Sunna ? »
Un jour quelqu’un vint pour le saluer et, une fois en sa présence (qu’Allah sanctifie son précieux secret), il se jeta à terre pour embrasser le sol par vénération. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui dit alors : « Tu viens de commettre un acte de mécréance. Tu dois dire : « J’atteste qu’il n’y a pas de divinité autre qu’Allah et j’atteste que Mohammed est le Messager d’Allah » ».
Dans ses exhortations et dans tous ses écrits, il rappelait (qu’Allah sanctifie son précieux secret) la nécessité de s’attacher à la Sunna, à l’exemple des conseils suivants : « Je te conseille la crainte d’Allah aussi bien intérieurement qu’extérieurement et de suivre la Sunna qu’elle soit loin, proche ou exceptionnelle, dans les paroles et les actes (…) et de prendre pour chaque situation la Sunna comme juge […] »
Il a laissé pour tous ceux qui le suivent, et en chaque époque, une règle d’or en disant : « Pesez les propos qui me sont attribués avec la balance de la Chari’a. Ce qui en est conforme, prenez-le et ce qui en diverge, délaissez-le ».
Il a reçu (qu’Allah sanctifie son précieux secret) une force incommensurable dans le suivi des actions prophétiques à la mesure de l’abondance de ses lumières et de l’intensité de son état, car cela est l’origine même de la Connaissance. Il a dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Quant à la Connaissance et la méthode pour y accéder c’est en suivant le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dans l’ensemble de ses paroles, ses actes, ses états, ses caractères, dans l’observance des Droits Divins -qu’Il soit Glorifié et Exalté- en secret et en public, le tout accompli sincèrement pour Allah sans aucune altération quelconque par des choses mondaines ou celles de l’au-delà.
Que tout cela ne soit accompli qu’afin d’Exalter Allah et de Le Magnifier, sur le tapis de l’agrément, de la soumission, en s’en remettant à Lui, en comptant sur Lui -qu’Il soit Exalté- en toute chose, en retournant à Lui pour toute chose. »
Il évoqua une fois le cas d’un groupe d’innovateurs connu qui prétendaient mensongèrement au Soufisme, il a dit (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « Allah leur a prescrit la supercherie en ce monde et le Feu dans l’au-delà. »